Entrainement sujet corrigé N°1

Qu’est-ce que l’euthanasie? 

On parle «d'euthanasie active» quand un tiers administre à un malade une substance létale dans le but de provoquer sa mort. Dans le cas «d'euthanasie passive», on stoppe un traitement, en arrêtant l’alimentation ou l’hydratation artificielle, ou on plonge le patient dans un coma pouvant provoquer la mort au bout de quelques jours. Ces pratiques sont condamnées en France.

Quelle est la situation en France ?

Si l'euthanasie demeure interdite, la loi Leonetti de 2005 (du nom du député UMP Jean Leonetti) a instauré un droit au «laisser mourir», avec des soins palliatifs. Sans permettre aux médecins de pratiquer une euthanasie active, ce texte autorise, après avis collégial et autorisation des proches ou du patient, à appliquer un traitement anti-douleur «qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie», mais non de provoquer la mort.

Dans la population française, l'idée du droit à mourir  semble faire son chemin. En décembre 2012, un rapport du professeur Sicard évoque le suicide assisté. L'année suivante, un groupe représentatif de citoyens s’est prononcé en faveur d'une «légalisation du suicide médicalement assisté», à savoir permettre à un médecin de fournir des substances létales au patient pour qu’il abrège lui-même ses souffrances, et une «exception d'euthanasie» accordée pour les situations inextricables. Près de neuf Français sur dix (89%) se disent favorables à une loi autorisant cette pratique, selon un sondage BVA paru ce jeudi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.

… Ce qui se passe en réalité

Une enquête sur la fin de vie publiée par l'Institut national des études démographiques (Ined) en novembre 2012 relève que près d'un décès sur deux en France (48%) ferait suite à une décision médicale qui a pu hâter la mort du patient. Mais que dans seulement 0,8% des cas, le décès est la conséquence de médicaments donnés délibérément pour mettre fin à la vie. Dans la pratique, de nombreuses euthanasies actives seraient donc pratiquées en toute illégalité.

Quelles sont les règles dans les autres pays européens ?

Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg ou encore la Suisse ont légiféré sur l’euthanasie, tout comme la Suède sur certaines formes d’assistance à la mort. En Autriche, en Allemagne et en Norvège, l’euthanasie passive est tolérée sous certaines conditions. Par contre, au Portugal, en Italie, en Roumanie, en Bosnie, en Serbie, en Pologne ou encore en Irlande, l’euthanasie est condamnée et est passible de peine de prison.

Attention à la question du jury sur votre avis sur l'l’euthanasie rester neutre ni pour ni contre avancer des argiment pour les deux situations

Quelques pistes de réflexion pour argumenter contre l'euthanasie

 

Aucun Homme n’est jamais indigne. Face à certaines fins de vie, il faut peut-être parfois s’en convaincre mais un principe n’est jamais facile à tenir. Toute action sur la fin de vie devrait être fondée sur ce principe et non sur cette concession scandaleuse et littéralement délétère que ferait la société en admettant que certaines vies seraient indignes au point que seule la mort viendrait les rétablir dans la dignité. On admire Mère Teresa : elle soignait les lépreux, elle ne les achevait pas.

On n’assure pas la dignité d’un Homme en lui donnant la mort. On doit garantir la dignité dans la vie et non par la mort. Au prétendu droit de mourir dans la dignité1, il faut opposer le droit de vivre dans la dignité. Il n’y a pas d’autre choix concevable que d’être aux côtés de ceux qui se battent chaque jour pour assurer la dignité d’une personne mourante, plutôt que de ceux qui, de loin, préconisent l’injection.

L’euthanasie est une démission collective. Elle est l’ultime option d’une société qui a abandonné l’ambition d’être une société, une communauté qui prend soin des siens, une société qui a abandonné l’ambition d’assurer la dignité de ses mourants. Par l’euthanasie, elle tend à effacer, à supprimer, le problème, elle ne le traite pas.

L’euthanasie est le choix d’une société matérialiste, égoïste et individualiste, qui n’accepte pas la faiblesse, la fragilité. Elle cultive la jeunesse, la beauté, la fête, le corps. Le handicap lui fait horreur : il est éliminé ou éloigné. La mort terrifie ? Elle est cachée, elle est hâtée.

On prend un risque à accepter une demande de mort : celui qu’elle signifie autre chose. Nous frémissons tous à l’idée que l’on puisse exécuter un innocent et l’on se mobilise régulièrement contre cela. Nous devrions frémir aussi à cette idée : euthanasier quelqu’un qui ne le souhaitait pas véritablement. Souffrir et voir son corps ou son esprit se déliter : comment ne pas souhaiter que cela cesse ? Mais que souhaite-t-on voir cesser : la souffrance et le sentiment d’indignité ou la vie ?2 Tous nos efforts et toute notre ambition collective devraient porter à l’annihilation de la souffrance et à l’assurance de la dignité. On se fixe des objectifs ambitieux en bien des domaines, et on en atteint qui paraissent irréalistes, pourquoi baisserait-on les bras ici ?

Le choix est illusoire. Poser un vrai choix suppose qu’il existe une alternative, qu’on en connaisse l’existence et que cette alternative soit effective. Comme l’écrit Axel Kahn, ancien président du CCNE3, « réintroduire la dimension du libre arbitre exige de rétablir les paramètres d’une vie non seulement supportable, mais aussi désirable ». Qui connait véritablement les soins palliatifs ? Qui s’est mobilisé pour que les soins palliatifs deviennent une réalité ? Il est en outre abusif de faire croire que l’on peut préjuger aujourd’hui de notre volonté en ce moment si spécifique et imprévisible que sera notre mort : ce que l’on pense aujourd’hui ne prendra vraiment sens que ce jour-là. Faut-il risquer de vivre alors que l’on aurait voulu mourir, ou de mourir alors que l’on voulait vivre ?

La mort est un moment à vivre. Marie de Hennezel, pionnière des soins palliatifs en France l’illustre pleinement dans La mort intime, par la mort de Jean, la mort de Marcelle, celle de Marie-France, et ce « ciao », d’une main. Si la mort pue peut-être encore davantage que celle qu’elle raconte, si elle peut-être parfois un cri de souffrance et de solitude, elle est aussi pour certains ce passage invraisemblable durant lequel le mourant se met en paix. Aussi insensé que cela puisse paraître, il faut ménager le temps de mourir. La mort ne doit pas être hâtée.

L’euthanasie est un choix de bien-portants pour des mourants. Trivialement : les décideurs ne sont pas les payeurs. Emmanuel Hirsch, président de l’Espace Ethique de l’AP-HP, et de l’ARSlarappelait un soir que les personnes atteintes d’une SLA ne demandent pas la mort, mais des synthétiseurs vocaux. Or, qui se prononce dans ces sondages sinon des bien-portants, angoissés par la mort, terrifiés par la déchéance et intimement persuadés de l’indignité des hommes en fin de vie ? « Life may be worth living in a locked-in syndrom » : c’est le titre d’une étude européenne qui souligne que, même dans cette situation extrême, les malades évoquent encore une « qualité de vie ». Vraiment, pouvons-nous juger, dans l’absolu ou face à une situation concrète, de la dignité d’un état de vie ?

La demande de mort est extrêmement minoritaire. Avec Emmanuel Hirsch, Catherine Kiefer rappelait qu’en 10 ans d’exercice, elle n’avait connu qu’une demande d’euthanasie. Il y a aussi cette oncologue (spécialiste en cancérologie) qui rapporte à Rue89 qu’en 25 ans d’exercice, elle n’a pas connu de demande d’euthanasie qui dure. Les débats artificiellement entretenus et renouvelés par certains parasitent la réflexion. Faut-il bouleverser un fondement de notre vie sociale pour des cas peu fréquents, et que l’on peut grandement gérer ?

Autoriser l’euthanasie active portera un coup fatal au développement des soins palliatifs. C’est pourtant la seule solution d’une dignité véritable, et l’honneur d’une société. Ce développement est réclamé avec insistance par les praticiens (parmi lesquels Didier Sicard, ancien président du CCNE), mais il faut une volonté politique et sociale forte pour développer la démarche des soins palliatifs. Les soins palliatifs en hôpitaux demandent du temps, du personnel, de l’argent. Face à l’assurance d’une fin plus rapide, soulageant aussi ceux qui restent et les finances publiques, le recours à l’euthanasie sera-t-il vraiment sourcilleux ?

Nous n’échapperons pas, en France, aux dérives de l’euthanasie. Nous n’échapperons pas à cette prétendue compassion, un peu trop empressée. Nous n’échapperons pas non plus aux déviances de ces pays que l’on nous dit « en avance » : Pays-Bas, Belgique, mais également Suisse. Aux Pays-Bas et en Belgique, on en est venus à l’euthanasie des déments, des enfants, des dépressifs. En France, la dérive de l’ADMD est là, sous nos yeux, et sa finalité se cache sous des périphrases iréniques. Le droit de mourir dans la dignité était il y a vingt ans une demande de soins palliatifs. Il est devenu une demande de mort. Et l’ADMD milite aujourd’hui pour le suicide assisté. Aujourd’hui, la loi permet au malade qui souhaite mourir de faire interrompre son traitement et de se voir administrer une sédation. N’a-t-on pas atteint un point d’équilibre, voire de rupture ?

La fin de vie est instrumentalisée par une association manipulatrice et extrémiste. La fin de vie est simplifiée à outrance, réduite pour le grand public à une question d’injection, négligeant le mystère et l’inconnu. Les cas emblématiques (les affaires Humbert et surtout Tranois, Sébire ou encore Salvat) sont dramatiquement tronqués parce qu’ils sont, in fine, contre-démonstratifs 

On ne doit pas se résoudre à l’impuissance. On ne doit pas se résoudre à la trompeuse simplicité d’une injection létale. Pour être digne d’être appelée ainsi, notre société ne doit avoir d’autre objectif que de convaincre un Homme qui souffre, un Homme diminué, que sa vie a toujours un prix, que, quel que soit le regard qu’il porte sur lui-même, il est digne.

 

Quelques pistes de réflexion pour argumenter pour l'euthanasie

L’euthanasie est bien trop souvent considérée comme un suicide simple ou bien un meurtre. Au contraire, celle-ci est très encadrée par une équipe de médecins, par l’entourage de la personne demandant l’euthanasie ainsi que par la loi. C’est une décision qui se prend après de très nombreuses discutions.

La souffrance physique et morale du patient est parfois insoutenable. De plus, l’entourage doit supporter de voir leur proche subir celle-ci. L’arrêt des médicaments n’est pas la meilleure solution pour le patient car il doit attendre que la mort vienne a lui dans la souffrance, ce n’est pas plus « belle » mort qu’un individu souhaiterai avoir.

Chaque individu est propriétaire de son corps, c’est pourquoi c’est a chacun de décider de sa mort.

L’euthanasie est un moyen de redonner la dignité à un homme.

Le bonheur est-il complet lorsqu’on est dépendants d’autrui à cause d’une maladie incurable?

Si l’euthanasie serait autorisée cela éviterai la clandestinité du geste que l’on entend beaucoup parler avec différentes affaires (cf : voir l’affaire Humbert et les autres affaires).

Les personnes qui s’opposent à l’euthanasie se mettent généralement du coté de la famille, des amis… qui ne veulent pas voir partir leur proche et le garder le plus longtemps a côté d’eux. Mais imaginer vous : être malade d’une maladie incurable qui vous fais souffrir autant physiquement que moralement, quelle serait votre choix : continuer à souffrir jusqu’à ce que la mort arrive ou abréger ses souffrances et celle de votre entourage ?…

Si la mort peut devenir un dernier cadeau, il peut être le plus beau…

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