Une femme de 78 ans s’est jetée par la fenêtre de son immeuble hier matin.
Dans l’appartement gisait son mari de 83 ans, mortellement blessé au thorax avec un objet tranchant.
«Je les avais vus hier, ils avaient l’air bien », raconte une voisine d’une voix blanche, sur le palier.
En face, une porte d’entrée barrée de scellés.
C’est dans cet appartement du quartier Gambetta, dans le centre-ville de Chelles, qu’un couple de personnes âgées a trouvé la mort, hier matin.
Peu avant 8 heures, Jacqueline, 78 ans, s’est jetée par le balcon de son appartement, situé au troisième étage.
« Ces cas sont relativement rares »
Chelles : une septuagénaire tue son mari et se suicideTrente ans de réclusion pour le meurtrier A leur arrivée, les secours ont découvert Michel, son mari, gisant sur le lit avec des blessures mortelles au thorax.
Il aurait été tué à l’aide d’un objet tranchant mais aucune arme n’a été retrouvée à côté de lui.
Ils avaient pris la décision de « partir ensemble »
L’homme, âgé de 83 ans, était très affaibli depuis un accident de santé survenu quelques semaines plus tôt.
Dans plusieurs lettres laissées dans le logement, son épouse explique qu’elle était favorable à l’euthanasie et qu’avec son mari ils avaient pris la décision de « partir ensemble ».
Une autopsie devra préciser les circonstances exactes du drame et confirmer les premières hypothèses des enquêteurs du commissariat de Chelles et de la police scientifique, présente hier matin sur les lieux du drame.
Jacqueline, vendeuse à la retraite, et Michel, ancien employé de France Télécom, étaient originaires de Charente-Maritime. Ils avaient emménagé il y a environ sept ans à Chelles pour se rapprocher de leurs proches, qui leur rendaient visite régulièrement.
Entourés de leur famille et de leurs voisins, les deux seniors ne se séparaient presque jamais.
« On les voyait toujours ensemble, ils sortaient faire des courses et se promenaient tous les jours, mais ils ne fréquentaient pas les foyers de la ville ou les autres associations dédiées aux seniors », raconte un riverain.
« Jacqueline tenait sa maison toute seule, elle était encore valide », rapporte sa voisine.
Michel appréciait les mots croisés, même si « ces derniers temps il avait plus de mal à reconnaître son monde ».
Victime d’un accident vasculaire cérébral en juin, il avait été transporté en urgence à l’hôpital de Montfermeil (Seine-Saint-Denis).
Il était rentré la semaine dernière chez lui, très affaibli.
Une aide à domicile avait commencé à épauler le couple.
« C’était une nouvelle organisation à mettre en place, la situation était peut-être plus difficile à gérer qu’ils ne l’imaginaient », confie un proche qui préfère garder l’anonymat.
« Il était un peu dépressif et c’était difficile pour elle, confirme une voisine.
Elle avait peur de ne plus pouvoir s’occuper de son mari encore longtemps. »
Stéphane Joumey
Rédacteur soignantenehpad.f
(source Le Parisien)