Bien souvent on oublie que la maltraitance peut revêtir une forme plus vicieuse, en pensant bien faire, on utilisant le côté affect,
il nous semble parfois anodin à nous soignant d'appeler les résidents dont on a la charge "ma belle, mamie, ma chérie mon beau, mon chéri".
En utilisant ce type de communication condescendant/infantilisant, les membres du personnel peuvent, sans réellement en prendre conscience, renforcer la dépendance et favoriser l’isolement, ainsi que la dépression, une réduction de l'estime de soi au retrait social chez les résidents, ce qui contribue à une spirale de déclin physique, cognitif et fonctionnel.
Ce langage découle en grande partie d'une pensée sur le vieillissement, qui amène à considérer les personnes âgées comme moins compétentes dans la communication.
Pricipales origines:
La durée du séjour ou des liens se tissent, l'exercice au quotidien des soins physiques, ils entrainent un partage de l'intimité, l'accompagnement dans la vie quotidienne, il renvoie à un mode de vie familial, le veillissement lui méme a souvent comme effet de modifier la distance dans la comunication.
En veillissant, on note un rapprochement des corps dans les échanges, de méme que le toucher est plus aisé pour les personnes âgées comme garder une main qu'ils viennent de serrer, la connaissance des déficits dans la démence enseigne aux soignants la communication non verbale.
Ce parler se caractérise par un rythme plus lent, une intonation exagérée, un ton de voix de hauteur élevée, un volume plus fort, de nombreuses répétitions, un vocabulaire et une grammaire simplifiés, l’utilisation de diminutifs ("mémé", "papy"…), la présence de petites questions ajoutées à la fin d'une phrase ("…, on y va ?"), l’utilisation de pronoms collectifs ( "on va manger") ou encore l’adoption du tutoiement.
Il existe pourtant des résidents ou résidentes qui souhaitent être appelés par leur prénom, une simple transcription sur le projet de vie, permet de respecter le choix du résident.Williams et al. (2009) ont examiné dans quelle mesure le parler "personnes âgées" était associé à la résistance aux soins (ou au rejet des soins) chez les personnes présentant un vieillissement cérébral/cognitif problématique ou une "démence".
Il rajoute que "La résistance aux soins et le rejet des soins sont des phénomènes fréquents chez les personnes présentant un vieillissement cérébral/cognitif problématique (une "démence") et vivant dans une structure d’hébergement à long terme.
Ces comportements contribuent fortement au stress et à l’épuisement des soignants, et donc aussi au renouvellement du personnel.
Ils constituent également une source de frustration pour les soignants, pouvant conduire à une réduction des contacts avec le résidant ou à une augmentation des épisodes de confrontation.
Les résidents perçus comme opposants sont également plus à risque d’être contraints physiquement et de recevoir des antipsychotiques.
La probabilité de résister aux soins (ou de rejeter les soins) s’accroît significativement en présence d’un langage "personnes âgées".» Williams et al. (2003) ont par ailleurs montré qu’un bref programme de sensibilisation et d’apprentissage peut conduire à modifier le parler "personnes âgées" chez des membres du personnel de structures d’hébergement à long terme.
Stéphane Joumey
Rédaction soignantenehpad.fr
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