Actualité des EHPAD Janvier

Édouard, 20 ans, un aide-soignant épanoui

 

 

Depuis juin 2010, le jeune homme exerce son métier dans une maison de retraite après avoir suivi la formation de l'Institut formation santé de l'Ouest (Ifso). Rencontre.

Portrait

Quand on entre dans la maison de retraite La Chanterie, à Coulans-sur-Gée, on ressent tout de suite une atmosphère de chaleur, une ambiance familiale.

C'est là qu'Édouard Legroux, âgé de 20 ans, exerce son métier d'aide-soignant depuis juin 2010. Après sa classe de 3e, il passe un BEP service à la personne, puis une formation d'aide-soignant à l'Ifso, (voir ci-dessous). « J'avais envisagé de devenir guide touristique mais j'ai vite pensé que les débouchés étaient limités. »

Il écoute, il parle,il comprend...

Édouard aime les gens et ça se voit. Un temps, il avait envisagé l'humanitaire. « Moi qui n'aime pas voir les gens souffrir... Je pense que je peux les aider. » Et c'est bien ce qu'il tente de mettre en pratique, même s'il reconnaît que le temps lui fait parfois défaut. Quand il sort d'une chambre, il veut que la personne âgée se sente bien. À voir le sourire que lui font les résidants, il n'y a pas de doute, il y réussit.

Édouard prend sa mission très à coeur. Entre les transmissions avec les filles de nuit, les toilettes, le ménage, le repas, l'aide au coucher pour la sieste... Il observe, il écoute, il parle, il comprend... « Un jour, un résidant acceptera de se laver le visage, le lendemain, non. » Édouard anticipe et s'aperçoit dès le matin quand une personne âgée n'est pas en forme moralement. Il prendra le temps de s'asseoir avec elle... Pour des échanges si enrichissants. « Ils ont un si beau vécu. »

Il y a quelques jours, le jeune homme a été confronté à la mort d'un résidant. Une souffrance pour lui. Mais la vie continue. À l'avenir, il envisage de travailler de nuit dans un service d'urgences à l'hôpital. Ou ambulancier au Samu... « Parce que ça bouge. »

En quittant la Chanterie, il se souviendra des mots de sa directrice, « on ne soigne pas les gens. On en prend soin ».

On peut soigner l’incontinence urinaire !

 

Un problème qui n’a rien à voir avec l’âge

L’Institut universitaire de Gériatrie de Montréal (IUGM) a mis en place une clinique externe de continence urinaire, qui a pour but de traiter ce problème qui ne fait pas partie du processus normal de vieillissement.

Vous avez plus de 65 ans et vous avez des pertes involontaires d’urine ? « Il ne faut pas hésiter à en parler car ce symptôme n’est pas lié au vieillissement », explique Audrey Jobin, infirmière clinicienne responsable de la clinique de continence urinaire de l’IUGM.

« Trop de personnes âgées croient que c’est dû à leur âge, se taisent et ne font rien pour corriger ce problème alors qu’il existe des solutions pour le régler. »

« Plusieurs traitements permettent d’intervenir. Il y a des exercices qui permettent de renforcer les muscles pelviens et contenir la vessie. Nous avons même un physiothérapeute à la clinique qui peut faire un programme individuel et personnalisé d’exercices dans ce sens. »

« La clinique offre une évaluation globale et interdisciplinaire du contrôle urinaire chez la personne âgée. De plus, elle assure un suivi thérapeutique à long terme pour la clientèle souffrant de ce problème », poursuit l’infirmière.

Des solutions parfois très simples

« On conseille aussi les patients sur certains changements à apporter dans leurs habitudes de vie et d’alimentation. Par exemple, réduire les boissons irritantes pour la vessie et qui la rende hyperactive, comme le café, le thé, les boissons gazeuses brunes, ou l’alcool; éviter les aliments acides, ou épicées; revoir les effets secondaires de sa médication avec son médecin traitant; etc. », détaille Audrey Jobin.

Selon ses propos, ces irritations accélèrent le processus d’évacuation alors que la vessie n’est pas pleine. Les jambes enflées chez certaines personnes peuvent aussi entraîner un besoin plus fréquent d’uriner. Des bas de contention seront une solution.

« L’important c’est de ne pas en avoir honte et d’en parler avec son médecin ou de consulter notre clinique à l’IUGM », rappelle Audrey Jobin. « Notre objectif c’est le maintien de l’autonomie, de la qualité de vie, de l’estime et de la confiance en soi des participants. »

La clinique de continence urinaire de l’IUGM est située au 4565, chemin Queen-Mary, à Montréal. Faciles d’accès, les services sont gratuits. Infos et rendez-vous auprès d’Audrey Jobin, infirmière clinicienne responsable de la clinique de continence urinaire, au 514 340-2800 (poste 3305), ou…

 

Grosse fatigue à la maison de retraite

(source telégramme,com 

On s'essouffle du côté des aides soignants de la résidence Pierre-Yvon Trémel de Minihy-Tréguier. L'Ehpad (*) à peine inauguré, la CFDT pointe un manque de personnels pour arpenter le complexe flambant neuf

Faut-il être coureur de fond pour s'ccuper des pensionnaires de la maison de retraite de Minihy-Tréguier? Du côté de la CFDT, on s'interroge. «Avant, du temps de l'ancienne résidence, on parcourait environ 3km par jour pour s'occuper de chacun. Maintenant, on frôle les dix», souffle une aide-soignante qui dit n'en plus pouvoir des incessants va-et-vient au sein de l'établissement inauguré le 16décembre dernier.

 

La sécurité invoquée

Plus d'un hectare couvert, un déploiement en étoile... L'architecture agréable à l'oeil a été «des mieux pensée», ironise la CFDT. «Le confort des résidants, c'est une chose essentielle. Encore faut-il que l'aménagement soit en rapport avec le nombre de personnels», relève AndréLePape, secrétaire du syndicat qui pointe, entre autres, une distribution des pièces qui ne permettrait pas aux aides-soignants d'embrasser d'un seul regard plusieurs résidants à la fois. «Pour l'instant, il n'y a pas eu d'accident, mais pour combien de temps encore?», met en garde le permanent qui dit ne pas vouloir jouer avec la sécurité des personnes âgées. Trop grand, l'Ephad aux 162 lits et quelque 23MEUR d'investissement? «Nous sommes une quarantaine le jour et quatre la nuit. Même les familles se rendent compte que nous manquons d'effectifs», étaye une collègue qui fait état d'une pétition et de courriers adressés à la direction de l'établissement. «Pour bien faire, il nous faudrait 8,5 postes supplémentaires».

Tribunal: une agression sexuelle qui met «mal à l'aise»

(source charente libre 

Avec ce dossier, on n'est pas à l'aise." Benoît Berthaud traduit le sentiment général hier lors de l'audience du tribunal correctionnel d'Angoulême. À la barre, une affaire d'agression sexuelle sur personne vulnérable. Mais ni le prévenu, ni la victime ne sont face aux magistrats. Et pour cause.

Prévenu: Guy, 78 ans, sénile, casier vierge. Victime: Lilly, octogénaire, atteinte de débilité profonde et qui ne s'exprime que par grognements. Ils vivaient tous les deux à la maison de retraite de Beaulieu, au centre-ville d'Angoulême.

 

8 septembre dernier, 12h50, au moment de la pause déjeuner de l'établissement. Alors que tous les résidents sont au réfectoire, Guy fait un détour par la chambre de Lilly. Lilly ne parle pas, elle grogne. Elle ne supporte pas les habits et vit donc presque nue dans sa petite chambre. Guy a les mains baladeuses. «Elle a de belles jambes la Lilly», dit-il, sa canne dans une main, l'autre caressant les cuisses de la vieille dame. Sous les yeux d'une aide-soignante qui passe, Guy continue ses caresses. Sur les cuisses, puis sur le sexe de Lilly. Une Lilly qui grogne, se raidit, se tétanise. «La preuve qu'elle ne voulait pas», dit Léna Lafond-Boutin, avocate des tuteurs de la victime.

«Deux mois de sursis», réclame Gilles Fonrouge, le procureur, à l'encontre de Guy, devenu «délinquant sexuel» sur le tard.

«On croit que nos vieillards n'ont pas de désir, donc pas de frustration. La réalité est toute autre», défend Benoît Berthaud. «Misère affective», «misère sexuelle», dénonce-t-il. «Comportement navrant, regrette l'avocat. Mais pour un Guy, combien passent totalement inaperçus», interroge-t-il.

Depuis les faits, le vieil homme aux mains baladeuses a été transféré dans un autre établissement. Un mois de prison avec sursis et 500 euros de dommages et intérêts à verser à la victime a dit le tribunal.

 

 

Les chiens visiteurs s'invitent à la maison de retraite

Rousquille et Dushara,   deux terriers australiens, Bagatelle, un cavalier king Charles cross et Blake, le norwich terrier font leur entrée, tenus en laisse par leurs maîtres Annick Montagnier, Martine Bernier et David Moore. Réunies dans la salle d'activités de la maison de retraite bien avant l'heure, plus d'une trentaine de personnes attendent avec une certaine effervescence l'arrivée des chiens visiteurs. Le succès d'audience de la toute première séance de travail du mois dernier se confirme.

Le temps d'installer le matériel, de se présenter, d'évoquer la séance précédente et, aussitôt, chaque maître fait évoluer son chien sur un petit parcours, enchaînant sauts, passages de tunnels et slaloms. Leurs performances et maladresses, leurs caractères coquins ou entiers font réagir

le public, qui rit de bon cœur.

Les intervenants apportent des précisions et invitent les résidants à les aider pour les exercices ou à s'essayer à les conduire. Certains s'y aventurent volontiers, d'autres les récompensent ou prennent un chien sur leurs genoux. Au-delà de l'aspect récréatif, cette séquence présente bien des intérêts. « Nous travaillons sur le registre émotionnel et affectif, ce qui a du sens pour des personnes en perte de repères et parfois d'affects », précise Sébastien Dos Santos, infirmier coordinateur   .

« L'autre intérêt, non des moindres, est que cette activité rassemble l'ensemble des retraités : valides, personnes dépendantes et patients souffrant d'Alzheimer. »  

 

 

Saint-Lys. Enfants et retraités réunis autour des jeux de société

 

  Les enfants et les personnes âgées jouent ensemble aux dominos à la maison de retraite du Maréchal-Leclerc./photo DDM

 

Sylvie Réné, institutrice à l'école maternelle du Petit-Prince, vient de concrétiser son projet : après avoir créé avec les enfants de sa classe de moyenne section un jeu de dominos africains, elle organise chaque semaine une séance de jeux de société avec les résidents de la maison de retraite du Maréchal-Leclerc, institution qui jouxte l'école. Ainsi mardi après-midi, Jean, Olga et Marie-Antoinette, des personnes âgées, sont venues rejoindre les élèves à la ludothèque de la maternelle pour jouer au jeu de l'oie et aux dominos. « On leur propose d'abord les dominos traditionnels et dans quelques semaines, on jouera avec eux aux dominos africains », a expliqué la maîtresse. De l'autre côté de la rue, l'autre groupe d'enfants de la classe a investi le salon de la maison de retraite pour disputer de joyeuses parties avec des pions. Juliette, Mathilde et les autres résidentes sont comblées de bonheur et les petits saint-lysiens, un peu timides au départ, sont heureux d'avoir de nouveaux amis pour jouer chaque semaine !» Tu m'apprendras à jouer aux dominos car je ne connais pas très bien les règles », dit une résidente un peu inquiète à un enfant. C'est un bel exemple d'intergénération en ce début d'année : tout le monde est gagnant. Car à travers le jeu, les enfants apprennent à compter et les retraités volontaires ont une occupation ludique tout en cultivant leur mémoire. Un moment de découvertes et d'échanges pour tous où chacun marque des points. À commencer par la directrice de l'école maternelle : « Malgré le souci que nous avions eu à cause de l'incendie du préfabriqué de notre BCD, nous avons réussi à concrétiser ce projet et à faire vivre notre nouveau bâtiment qui sera à terme une véritable ludo-BCD ». Gwennaëlle Becquembois, l'aide médico-psychologique de la maison de retraite, est tout aussi satisfaite de ce partenariat.

 

 

En quête de solutions pour le grand âge

La consultation nationale qui s’ouvre mardi 4 janvier va devoir proposer des solutions pour les personnes vieillissantes. « La Croix » rend compte

de trois expériences originales

 

Une « maison intelligente » pour gérer la dépendance à Colmar

Un médecin alsacien a créé une association qui commercialise des systèmes améliorant le confort et la sécurité des personnes dépendantes

D’une simple pression sur la télécommande, les volets s’ouvrent, les lumières des pièces programmées s’allument, la radio se met en marche et le chauffage monte. Quelqu’un sonne à la porte ? Le visiophone mobile, via une tablette numérique, permet de l’identifier.

Besoin d’un plateau-repas pour le lendemain ? La commande se fait directement sur le téléviseur, par télécommande, et la photo du livreur apparaît quelques instants avant son arrivée.

Besoin d’une veille contre les chutes et autres accidents domestiques ? Des capteurs de présence installés dans toutes les pièces repèrent les absences de mouvement anormales, les stations immobiles au-dessous d’une certaine hauteur. Des capteurs de fumée reliés au tableau électrique commandent l’extinction automatique des plaques, etc.

Il les teste au sous-sol de sa maison

La « domotique » – ensemble des technologies permettant de superviser, d’automatiser, de programmer les tâches de confort, de sécurité, de maintenance dans l’habitat – ouvre des perspectives immenses pour le maintien à domicile. Toutes ces innovations, le docteur Claude Deroussent, médecin de campagne près de Colmar, urgentiste et gériatre de formation, les teste au sous-sol de sa maison, à Muntzenheim, où, à côté de son cabinet, il a aménagé son garage en appartement-laboratoire.

« Les maisons de retraite, c’est un pis-aller. Presque tous veulent l’éviter », constate-t-il. En 2004, il crée avec des architectes, des médecins, des psychologues, des ergonomes et des informaticiens l’association Médetic, pour « Médecine et technologies de l’information et de la communication ». Ensemble, ils proposent aux résidences seniors et aux particuliers des systèmes permettant de rester chez soi, même avec un certain degré de dépendance.

« Trop souvent, ces types de projets n’envisagent que des téléalarmes. Seules, elles ne suffisent pas et, dans 90 % des cas, ne sont pas utilisées ou sont inutilisables au moment où elles seraient vraiment utiles. Nous avons une approche transversale dans laquelle l’architecture, les nouvelles technologies et la gestion des services fonctionnent ensemble », poursuit-il.

La démarche intéresse vivement les mairies

L’association propose aussi une « surveillance » au quotidien des maladies chroniques, avec des machines d’autocontrôle de la tension par exemple, ou des habitudes de vie, pour repérer si la personne se lave de moins en moins ou se couche de plus en plus tôt, signes d’une « altération progressive de l’état général ». L’ordinateur peut alors lancer une alerte en cas de courbe inhabituelle. Médetic gère également la maintenance des systèmes, dont les centres d’appel.

La démarche intéresse vivement les mairies, promoteurs immobiliers et bailleurs sociaux. L’association, dont les bureaux sont installés à Colmar, compte aujourd’hui 15 salariés à temps complet. Elle a déjà été sollicitée pour une cinquantaine de projets de résidences neuves (la première ouvrira à Baltzenheim, en Alsace, à l’automne).

La formule a été testée chez 20 particuliers à qui elle sera proposée à la fin de l’année. L’association se donne pour objectif d’équiper 1 000 logements par an, la commercialisation devant être lancée cette année. Le « label » Médetic ne devrait être attribué qu’aux résidences à taille humaine et pratiquant des loyers raisonnables. L’abonnement aux services Médetic, comprenant la location du matériel, ne devrait pas excéder 60 € par mois pour une habitation individuell

 

A Saint-Rémy-lès-Chevreuse, « la vie continue » pour les personnes âgées

 

À Saint-Rémy-lès-Chevreuse, une résidence haut de gamme a imaginé des formules de prise en charge en un même lieu. Personnes âgées autonomes et dépendantes peuvent ainsi cohabiter

Elle ne voulait pas devenir « un fardeau » pour ses enfants. Après s’être occupée de ses propres parents pendant vingt-deux ans, Jeannine s’était dit que, le jour venu, elle entrerait en établissement. Ce jour-là est arrivé plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé, il y a dix-sept ans, lorsque, avec son mari plus âgé, elle a choisi d’anticiper une possible dépendance. Le couple s’est alors installé en formule « résidence services » (non médicalisée) dans l’un des pavillons avec jardinet de la résidence Saint-Rémy, en lisière de forêt, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines).

Depuis, tout en restant dans ce T4 où elle reçoit régulièrement ses enfants et petits-enfants, elle est passée à une prise en charge de type Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

« J’ai eu le temps de me faire des souvenirs avec mon mari, décédé cinq ans après notre arrivée. Et puis je sais que, quel que soit mon degré de dépendance, je pourrai rester ici jusqu’au bout », souligne Jeannine, aujourd’hui âgée de 82 ans.

Lumières douces, senteurs d’huiles essentielles

Occupée à gérer le placement des invités du jour dans l’un des trois restaurants où les résidents – ceux qui peuvent encore se déplacer, avec ou sans l’aide du personnel – prennent leurs repas, la vieille dame fait sienne la formule du groupe Orpea, qui gère cette résidence aux allures de village : « Ici, la vie continue. »

« Parallèlement au projet de soins, nous élaborons avec le résident et sa famille un projet de vie qui tient compte de sa personnalité, de ce qu’il aimait faire avant et de ce qu’il peut encore faire », explique Aurélien Cheuret, adjoint de direction. Parce que l’activité et le maintien des liens sociaux constituent un gage de longévité, d’innombrables activités sont proposées chaque jour, y compris à ceux qui ne peuvent pas s’éloigner de leur chambre.

Lumières douces, senteurs d’huiles essentielles, musique d’ambiance évoquant la forêt amazonienne. Dans le bâtiment réservé aux grands dépendants, Port-Royal, les résidents peuvent se relaxer tout en stimulant leurs cinq sens, selon la méthode Snoezelen, souvent utilisée avec les enfants handicapés.

Aquagym, bridge, bibliothèque, conférences, Wii

Pendant ce temps, dans le « secteur protégé », où sont accueillies les personnes souffrant de maladies dégénératives du cerveau, trois pensionnaires, pinceau et pot de colle en main, confectionnent une sculpture en carton, quand bien même l’une d’elles demande sans cesse « quel sens cela peut bien avoir ». « À elle seule, une telle question témoigne de l’intérêt que suscite cette activité », relève Martine Tulpan, qui anime l’atelier.

L’attention portée aux résidents trouve, tous les trois mois, un prolongement dans des rencontres destinées à leurs proches. « Souvent, les familles ont d’abord tenté de prendre en charge la personne à domicile, raconte le docteur Maria-Dolores Gomez. Elles culpabilisent à l’idée de l’avoir placée en établissement.

Il faut leur faire compren dre ce qu’est la dépendance et leur montrer qu’elles peuvent jouer un rôle essentiel, même si elles nous confient la gestion du quotidien. » Pour les y aider, on leur propose de passer une semaine de vacances en Normandie, avec une partie des résidents et des membres du personnel.

Aquagym, bridge, bibliothèque, conférences, Wii (console de jeu permettant notamment de travailler les capacités cognitives, ainsi que l’équilibre), atelier « Paroles et mémoire » au sein du « salon réminiscence » (dans un décor des années d’après-guerre, avec les journaux de l’époque et une télévision qui diffuse le mariage de la reine Elizabeth)… Chacun peut trouver de quoi occuper ses journées.

"Fuir la solitude"

« Moi qui n’avais jamais chanté, je participe désormais à la chorale », s’étonne Raymond, qui trouve « plus stimulant » d’habiter la résidence, près de sa femme atteinte d’Alzheimer, que de rester seul dans son « village dortoir ». « On m’a même proposé de donner des cours de peinture à d’autres résidents », raconte celui qui a déjà exposé ses tableaux sur son nouveau lieu de vie.

Dans son logement attenant à l’oratoire œcuménique dont il a la charge, le P. Patrice Olivaux, 84 ans, vit lui aussi une retraite active. « Me montrer présent et disponible, telle est ma raison d’être », assure-t-il. Si certains, comme Nicole, arrivée à 65 ans, s’installent précocement à Saint-Rémy pour « fuir la solitude », l’âge moyen des 320 résidents (aujourd’hui 87 ans) grimpe d’année en année, tout comme leur degré de dépendance.

« C’est pourquoi nous avons transformé un bâtiment en clinique gériatrique. Cela permet aussi d’éviter de multiples transferts, éprouvants, vers les hôpitaux de la région », note la directrice, Liliane Carzon. Principal bémol : les tarifs. Il faut compter 127 € par jour pour une chambre individuelle, 192 € pour un T4. Leur pension ne suffisant pas, la plupart des résidents ont vendu ou louent leur logement pour pouvoir rejoindre ce que certains appellent leur « deuxième famille ».

 

L'accueil familial, alternative à la maison de retraite en Seine-et-Marne

 

 

Ancienne infirmière de nuit, Joëlle Duval s’est reconvertie dans l’accueil familial pour conjuguer nécessités financières et « amour des rencontres »

Marcelle, ancienne antiquaire âgée de 90 ans, reçoit, en pantoufles, dans un confortable canapé. Pour la dernière partie de sa vie, elle a choisi l’accueil familial. « Je suis restée six mois en maison de retraite. La plupart des autres pensionnaires étaient atteints d’Alzheimer. Et il y avait tellement d’infirmières qu’on ne pouvait pas vraiment nouer une relation avec elles, explique-t-elle. Ici, on est un peu en famille. C’est bien plus humain. »

Après une première rencontre, suivie d’une deuxième pour signer le contrat, Marcelle a décidé, voilà un an, de poser ses valises aux Ormes-sur-Voulzie (Seine-et-Marne), chez Joëlle Duval, 52 ans. Elle vit aujourd’hui dans cette grande maison aux allures de ferme avec d’autres personnes âgées. Joëlle Duval et son mari habitent à l’étage.

En bas se trouvent les pièces communes, où l’on peut se retrouver autour d’un feu de cheminée, et les chambres des « accueillis ». Là, Marcelle s’est recréé un petit univers avec tous les objets qui lui sont chers. « C’était un déchirement de quitter ma maison, mon nid. Ces souvenirs me ramènent un peu dans mon monde », explique-t-elle.

"Ca leur coûte moins cher qu’une maison de retraite"

En face, la chambre de Renée, 87 ans. La vieille dame vient de finir sa période d’essai d’une durée d’un mois. C’est décidé, elle prolonge son contrat. « D’avoir quelqu’un qui veille comme ça sur nous, c’est génial », se rassure la pensionnaire, qui a l’impression, depuis quelque temps, de commencer à perdre un peu la tête. Une troisième résidente va les rejoindre à partir du 9 janvier.

Le principe de l’accueil familial est simple : des personnes âgées qui ne veulent plus ou ne peuvent plus rester chez elles s’installent, moyennant paiement, au domicile d’une personne ou d’un couple formés à cet effet et ayant reçu l’agrément du conseil général.

« Les personnes qui nous choisissent le font aussi parce que cela leur coûte moins cher qu’une maison de retraite, observe Joëlle Duval. Elles paient 2 000 € par mois, somme qui inclut le loyer, mon salaire et les frais d’entretien, au lieu de 3 000 € environ en établissement. »

L’accueil n’est pas toujours facile

Cette ancienne infirmière de nuit a choisi de faire ce métier pour conjuguer nécessités financières et, dit-elle, « amour des rencontres ». Pour Gisèle, 82 ans, qui a choisi de venir ici de façon temporaire – deux mois l’hiver, un mois l’été – pour échapper à la solitude, Joëlle Duval « vit vraiment son métier. Elle donne tout. »

Le rôle de l’accueillant ? Assurer à ses pensionnaires le gîte et le couvert, les aider à se vêtir ou à faire leur toilette, selon les besoins. Mais pas seulement. De fait, l’accueil n’est pas toujours facile. Joëlle, qui fait ce métier depuis cinq ans, se souvient de cette femme qui avait fait une tentative de suicide la veille du mariage de sa fille, d’une autre qui l’avait insultée devant toute sa famille le jour de Noël. L’état de santé de certains pensionnaires peut aussi s’aggraver. À ce moment-là, Joëlle Duval préfère passer la main aux établissements spécialisés.

Cette entreprise, qui peut représenter une alternative à la maison de retraite, a toutefois ses limites. Être accueillant familial demande un véritable équilibre dans sa vie personnelle, une disponibilité constante, une grande capacité d’écoute et d’attention. Qualités que tout le monde n’a pas. Les chiffres de Seine-et-Marne sont édifiants : de 90 accueillants familiaux en 2003, on n’en comptait plus que 68 en 2009.

 

 

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