La souffrance physique et psychique

Fiche repère la souffrance physique

Pour les professionnels les signes d'alertes « LES SIGNES QUI DOIVENT M’ALERTER »

La douleur peut être exprimée par la personne ou identifiée grâce à la connaissance que le professionnel a de la personne, mais elle peut également être repérable par :

  • des signes sur le visage (froncement des sourcils, mâchoires serrées, visage figé, grimaces, etc.);
  • des signes au niveau du regard (regard inattentif, fixe, pleurs, yeux fermés, etc.);
  • des signes auditifs (plaintes, gémissements, cris, etc.); 
  • des signes corporels ou comportementaux (agitation, agressivité, difficulté à rester immobile, protection d’une zone du corps, repli sur soi, prostration, crispation, refus de soins, etc.).

Les facteurs de risque

BON À SAVOIR

Facteurs médicaux ou paramédicaux :

  • polypathologie (le fait d’avoir plusieurs maladies en même temps);
  • certaines maladies chroniques (liées aux rhumatismes, les cancers, etc.);
  • plaies, escarres;
  • type de maladie, son ancienneté et son évolution;
  • insuffisance ou inadaptation d’un traitement antidouleur;
  • modification du seuil de tolérance de la douleur, durée et répétition du soin;
  • postures prolongées (lit, fauteuil);
  • antécédents de douleur de la personne.

Facteurs psychologiques :

  • degré de fatigue de la personne, les troubles du sommeil, une mauvaise qualité du repos;
  • état psychologique de la personne recevant le soin, le mal-être, l’état dépressif;
  • absence de reconnaissance du vécu douloureux de la personne accueillie. Facteurs techniques liés à la réalisation de certains actes :
  • gestes liés aux soins d’hygiène et de confort : transfert, retournement, pesée, toilette, soin de bouche/nez/oreille/yeux/peau, rasage, habillage et déshabillage, alimentation, etc.;
  • soins techniques : pansement, soin de plaie, injection, etc.

Pour la structure 

Mettre en place un dispositif de veille permettant d'identifier les signes de douleur

  • En encourageant la personne à exprimer ses attentes, besoins et difficultés.
  • En observant les évolutions dans les attitudes, les gestes et les paroles de la personne.
  • En utilisant une échelle d’évaluation de la douleur pour les soignants.
  • En échangeant, si la personne en est d’accord, avec son entourage, le médecin coordonnateur, son médecin traitant et les professionnels qui l’accompagnent afin d’élaborer en équipe ce qui peut être mis en place à partir des informations remontées par les professionnels57 notamment non soignants

Partage de l'information

  • En échangeant avec la personne, son entourage, en équipe et avec les partenaires dans le respect des règles de partage d’informations (MT, MEDEC, IDEC, AS, pharmacien etc.).
  • En prévoyant des temps et des outils spécifiques de partage d’informations.
  • En organisant les remontées d’informations avec l’ensemble de l’équipe (professionnels soignants et non soignants).

Adopter les réponses lorsque la personne montre des signes de douleur

  • En recherchant des réponses en équipe, en accord avec la personne et en cohérence avec le projet personnalisé.
  • En impliquant la personne et ses aidants dans la recherche de solutions.
  • En sollicitant les partenaires et plus particulièrement le médecin traitant qui doit être alerté de l’apparition, la persistance ou de la majoration des douleurs (mais aussi, EMGE, consultation spécialisée douleur, réseaux de soins, etc.).
  • En formalisant dans le projet personnalisé les solutions proposées et les éventuelles difficultés. • En évaluant en équipe les actions mises en place et leurs limites.

Sensibiliser et former les professionnels au repérage des signes de douleur  

  • En présentant aux professionnels les principaux facteurs de risques de douleur.
  • En formalisant ces facteurs de risques de douleur dans le projet d’établissement.
  • En inscrivant le repérage des signes de douleur dans le plan de formation.

https://www.has-sante.fr/jcms/c_2834985/fr/reperage-des-risques-de-perte-d-autonomie-ou-de-son-aggravation-pour-les-personnes-agees-volet-residences-autonomie

POUR LES PROFESSIONNELS LES SIGNES D’ALERTE « LES SIGNES QUI DOIVENT M’ALERTER »

Il peut s’agir :

  • de découragement, de perte de plaisir et d’envie;
  • d’une baisse de l’estime de soi, d’un repli sur soi;
  • d’un désintérêt, d’une perte de lien avec l’entourage ;
  • d’une perte visible de poids, perte d’appétit ou au contraire d’une prise de poids importante, boulimie ;
  • d’un laisser-aller dans son apparence;
  • d’un désinvestissement pour les activités habituelles;
  • d’un désinvestissement pour les objets personnels;
  • d’un rejet/refus de traitement;
  • d’une consommation excessive d’alcool. Les signes d’alerte portent également sur l’observation d’un état de la personne qui se prolonge dans le temps.

Il peut s’agir :

d’angoisse ;

d’un sentiment de tristesse, de pleurs;

d’un sentiment d’inutilité;

d’un sentiment de ne pas être écouté ;

d’un état dépressif;

d’une envie de mourir;

de troubles du sommeil.

LES FACTEURS DE RISQUE

BON À SAVOIR

Des facteurs de risque liés au contexte et/ou au ressenti de la personne :

  • isolement ou sentiment de solitude, absence de vie sociale et/ou affective, situation de maltraitance, sentiment d’échec pour elle ou pour un proche, antécédents d’épisodes dépressifs, etc.

Des altérations de la santé physique :

  • annonce récente d’une maladie ou de l’aggravation d’une maladie, survenue d’une perte d’autonomie physique ou des capacités sensorielles qui altèrent les possibilités de communication, présence de douleurs chroniques peu ou pas soulagées, etc.

Des événements de vie traumatisants :

  • annonce de la maladie ou du décès d’un proche, chute(s), entrée en Ehpad, prévision ou retour d’hospitalisation, etc.

Des périodes de l’année anxiogènes :

  • dates anniversaires événements de vie douloureux, échéances potentiellement difficiles à anticiper tels que des rendez-vous médicaux, approche des fêtes de fin d’année ou de périodes de vacances, etc

Pour la structure 

Mettre en place un dispositif de veille permettant d'identifier les signes de souffrance psychique

  • En encourageant la personne à exprimer ses attentes, besoins et difficultés.
  • En observant les évolutions dans les attitudes, les gestes et les paroles de la personne.
  • En échangeant, si la personne en est d’accord, avec son entourage, le médecin coordonnateur, son médecin traitant et les professionnels qui l’accompagnent afin d’élaborer en équipe ce qui peut être mis en place à partir des informations remontées par les professionnels notamment non soignants.

Partager l'analyse des signes repérés 

  • En échangeant avec la personne, son entourage, en équipe et avec les partenaires dans le respect des règles de partage d’informations (MT, MEDEC, IDEC, psychiatre, neurologue, psychologue, etc.).
  • En prévoyant des temps et des outils spécifiques de partage d’informations.
  • En organisant les remontées d’informations avec l’ensemble de l’équipe (professionnels soignants et non soignants).

Adapter les réponse lorsque les personnes accueillis  montrent des signes de souffrance psychique 

  • En recherchant des réponses en équipe, en accord avec la personne et en cohérence avec le projet personnalisé. • En impliquant la personne et ses aidants dans la recherche de solutions. 
  • En sollicitant ou en orientant vers les partenaires et plus particulièrement le médecin traitant, gériatre, MEDEC, psychiatre, psychologue, neurologue, etc. 
  • En formalisant dans le projet personnalisé les solutions proposées et les éventuelles difficultés.
  • En évaluant en équipe les actions mises en place et leurs limites.

Sensibiliser et former les professionnels au repérage des signes de souffrance psychique 

  • En présentant aux professionnels les principaux facteurs de risques de souffrance psychique.
  • En formalisant ces éléments dans le projet d’établissement.
  • En inscrivant cette thématique dans le plan de formation.
  • En encadrant l’éventuelle utilisation d’outils d’aide au repérage.
  • En organisant régulièrement des temps d’échanges, notamment pour la diffusion des recommandations de bonnes pratiques professionnelles relatives à la souffrance psychique.

Gisèle Cabre

Formatrice IFSI

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