La souffrance éthique du soignant

julien sultan Par Le 11/09/2018 0

La souffrance éthique est définie comme « un ressenti douloureux qui survient lorsque le travailleur se trouve confronté à l’impossible arbitrage entre d’une part, ce que sa conscience professionnelle lui dicte de faire en fonction des exigences de la situation et, d’autre part, ce que les ressources dont il dispose lui permettent de faire.La notion de ressources couvre ici les personnes sur qui il peut compter ou encore le matériel mis à sa disposition, mais également le temps qu’il faut pour faire un travail de qualité, c’est -à-dire un travail qui respecte les normes professionnelles ou les règles de métier en pareilles circonstances. » (Bourgeois & al., 2008, p. 8).

Les actes techniques (IDE) , soins de nursing (AS) sont dispensé à partir de prescription, qui définissent les modalités d'intervention des professionnels en EHPAD.

Cette logique se heurte l’obligation "d’être à la hauteur" c-à-d accompagner le résident en EHPAD tous au long de la journée, mais la réalité est impacté par la difficulté de management en ressource humaine (turn over du personnel, absentéisme pour maladie, accident de travail, pénibilité du métier de soignant et à une pénurie du à un secteur inactractif)

Cette tension entre une prescription impossible à réaliser et des conditions de travail équilibrés limitent, certains soignants qui préfèrent abandonnés l’obligation "d’être à la hauteur".

Les professionnels de EHPAD sont pris dans un discours contradictoire.

La direction leur assigne des objectifs de travail précis du type "laver et changer les pensionnaires, ranger le linge dans les armoires, assurer l’aide alimentaire, conduire une animation, distribuer le goûter…" dans des laps de temps serrés, sans vraiment se pencher sur les manières de s’y prendre, ni sur les temps de récupération et d’élaboration nécessaires à cette activité. »,

La souffrance éthique intervient lorsque le professionnel effectue un acte de nature immorale laisser un résident manger seul , alors qu'il faut le stimuler , laisser le résident gérer sa toilette sans vérifier, effectuer une traçabilité qui ne reflète pas la réalité faute de temps et de ressources

Le travail devient mécanique , Ils ne gèrent pas des êtres humains mais des cas. des pathologies. Ils ne connaissent pas l’histoire des gens, ne s’y attachent pas. C’est donc forcément des dommages collatéraux à venir.

Jomey stéphane

Responsable publication soignant en EHPAD.fr  

 

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